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Un sarcophage sorti de l'oubli

Au cours de l'année 1964, le Musée des beaux-arts de Montréal fait l'acquisition d'un sarcophage romain en plomb datant du IIIe siècle après Jésus-Christ et provenant de la nécropole de Tyr (Phénicie antique), aujourd'hui la ville de Sour, au Liban.

Le sarcophage soumis au passage du temps

Après des années d'exposition, le sarcophage était conservé dans les réserves du musée. Sa structure interne, installée antérieurement à son arrivée au musée, présentait des signes de faiblesse qui se manifestaient par des déformations importantes des parois et par l'évolution de certaines fissures.

Lorsque le sarcophage a franchi les portes du Centre, en 1992, il présentait un affaiblissement notable de ses parois causé par le poids considérable du couvercle écrasant les panneaux latéraux et les extrémités de la cuve.

Une intervention délicate

Photographie du sarcophage à son arrivée au Centre. Photographie du sarcophage après traitement au Centre.

L'étape la plus délicate de l'intervention a été de soulever le couvercle du sarcophage sans créer de contraintes mécaniques, de déformations ou de déchirures supplémentaires. Pour ce faire, on a établi, sur le pourtour du couvercle, un cadre rigide en aluminium muni de bandes incurvées s'insérant sous les rebords de celui-ci. Le sarcophage reposant sur une table hydraulique, il ne restait qu'à maintenir le cadrage du couvercle à hauteur fixe et à abaisser la table supportant la cuve.

Les techniques d'aujourd'hui au secours du passé

La remise en place du couvercle de l'objet en atelier et, ce à l'aide de plusieurs personnes, car il s'agit d'une opération délicate. L'ancienne structure de bois et les coussinages écrasés ont été retirés. Les parois de la cuve ont été mécaniquement remises en forme selon une ligne médiane établie à partir des sommets des extrémités en forme d'arches du sarcophage. Certains éléments hérités d'interventions antérieures, telles des vis de laiton maintenant un large doublage en plomb, ont été retirés.

Ce doublage, fermant une importante brèche sur la partie inférieure gauche de la cuve, est dorénavant maintenu par des bandes de fibres de verre noyées dans de la résine de polyester. Divers autres colmatages ont été effectués à différents endroits sur les surfaces à l'aide de cette même résine de polyester. Le maquillage de ces divers colmatages et de la grisâtre bande de plomb s'est fait à l'aide d'émulsions acryliques.

Les parois du sarcophage ayant retrouvé une certaine tenue et un certain parallélisme, une nouvelle structure constituée de tuyaux d'aluminium a été placée à l'intérieur de la cuve. Présentant des arceaux coussinés de mousse de polyéthylène qui épousent parfaitement la courbure interne du couvercle, cette nouvelle structure offre dorénavant une stabilité accrue aux parois latérales et au couvercle du sarcophage.

Sorti de l'oubli et… des réserves, ce sarcophage romain est depuis exposé dans les salles du Musée des beaux-arts de Montréal, offert à la curiosité et à la fascination des visiteurs.

Date de mise à jour : 14 décembre 2011

Gouvernement du Québec, 2021
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