Centre de conservation du Québec
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Une inspiration pour le pont Victoria

Un plan d'un pont ferroviaire d'une valeur inestimable

Photo d'un détail du plan du pont, à son arrivée au Centre.Dès le XIXe siècle, Montréal a été une plaque tournante du commerce au Canada. Cependant, sa réalité géographique a poussé les ingénieurs à trouver une façon d'éviter son isolement, causé par le gel du fleuve en hiver. L'arrivée du chemin de fer a permis d'imaginer un pont reliant Montréal à la Pointe-St-Charles, comme le pont Victoria. Le plan restauré par le Centre n'est peut-être pas celui du pont Victoria, mais il démontre le savoir-faire des auteurs des premiers croquis d'une construction des plus audacieuses de l'époque.

Ce plan verni, datant de 1850 environ, a été exécuté avec de l'encre d'imprimerie et de l'aquarelle sur un papier vélin marouflé sur toile. Des rubans verts ont été cousus le long des bords droit et gauche de la toile. Composée de trois sections de papier rabouté verticalement, la carte mesure 79 x 153 cm. L'œuvre appartient à Bibliothèque et Archives nationales du Québec.

Un état de conservation très médiocre

La carte est arrivée au Centre de conservation du Québec en très mauvais état. Le papier de mauvaise qualité était devenu très cassant et avait fortement jauni avec le temps. Le vernis était responsable en partie de cette dégradation. Le document était poussiéreux et sale en surface, et présentait de nombreuses déchirures et lacunes. À plusieurs endroits, les fragments de papier étaient maintenus ensemble uniquement par la toile en dessous. Ayant été conservé roulé, le plan présentait de multiples plis positionnés dans le sens vertical. Un dégât d'eau était visible dans l'angle supérieur droit. De nombreuses taches liquides brunâtres y étaient associées.

Photo du verso du plan, à son arrivée au Centre. Le papier est craqué et déchiré. Photo du plan, avant restauration. Le papier est taché et déchiré.

L'encre d'imprimerie noire présentait de multiples petites abrasions. Le tracé était manquant à l'endroit des zones lacunaires et des déchirures dans le papier. La dégradation du vernis compromettait de manière générale la lisibilité et la couleur originale du tracé.

Le vernis avait fortement jauni et avait pénétré le papier à plusieurs endroits. De multiples abrasions et de petits manques étaient visibles à l'endroit des plis et des dommages physiques dans le papier. Les taches liquides avaient provoqué un déplacement du vernis, soit latéralement, soit dans le papier.

La remise en état : de multiples étapes

Les rubans cousus de chaque côté du document ont tout d'abord été enlevés, puis le papier a été dépoussiéré et les nombreuses chiures de mouche ont été enlevées à la loupe avec un scalpel.

La toile au dos du plan a ensuite été retirée mécaniquement. Il a fallu humidifier le plan au préalable afin de ramollir l'adhésif. Le verso de la carte étant très sale, il a été nettoyé. Les nombreux morceaux de papier pliés sur eux-mêmes ont ensuite été détendus et remis à plat avec une spatule.

Les trois sections ont été séparées afin de pouvoir manipuler la carte plus facilement. L'adhésif au dos du papier a alors été ramolli, puis gratté et enlevé avec un scalpel.

L'étape suivante a consisté à retirer le vernis avec un solvant et des tampons en coton. L'opération a eu lieu sur table aspirante, utilisée pour tenir en place les nombreux morceaux de papier. Le retrait du vernis a rendu visible une couche de saleté qui a été enlevée avec des tampons de coton et de l'eau déminéralisée.

Par la suite, les sections ont été lavées avec de l'eau déminéralisée pour atténuer le jaunissement, les taches, l'acidité du papier et les traces de solvant, puis elles ont été désacidifiées. L'œuvre a été doublée avec du papier japonais; les morceaux détachés ainsi que les déchirures ont été remis en place à l'aide de la table lumineuse.

Pour finir, les lacunes ont été comblées, les plus petites avec de la pulpe de papier japonais de la couleur de l'œuvre, les plus grandes avec du papier japonais mis au ton à l'aide de pastels. Les petites abrasions dans le papier ont été retouchées avec des aquarelles. Enfin, la carte a été humidifiée et mise à plat et les rubans ont été nettoyés à sec puis recousus selon les trous originaux.

Photographie du plan, avant son traitement au Centre. Le papier est déchiré, taché et l'encre éparpillé. Photo du plan, après son traitement.

Date de mise à jour : 14 décembre 2011

Gouvernement du Québec, 2021
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