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Une harpe restaurée sans fausses notes

Photo de la harpe, après restauration.Cette harpe fait partie de la collection d'instruments de musique du Musée des Ursulines de Québec. Celles-ci l'utilisaient pour l'enseignement de la musique aux pensionnaires.

La harpe, de modèle gothique, a été fabriquée à Londres. Elle porte sur sa console l'inscription : Sebastian Erard Harp & Piano Forte Maker in Ordinary, To Her Majesty And The Royal Family.

Ce nom, Sébastien Érard (1752-1831), est celui d'un fabricant d'instruments de musique français, spécialisé dans la fabrication de pianos et de harpes. Ayant réalisé de nombreuses commandes pour Louis XVI et Marie-Antoinette, il doit fuir lors de la Révolution française (1789). Il s'installe à Londres où il fabrique des instruments pour la famille royale anglaise. Après sa mort, son neveu, Pierre Érard, prend la relève : c'est lui qui a introduit, en 1835, le modèle gothique qu'on trouvera sur le marché jusqu'en 1900.

Photo des étudiantes en musique des Ursulines de Québec, prise par William Notman.

Une composition somptueuse, un défi de taille

La restauratrice procédant à la retouche de la dorure.La harpe est en érable piqué, laiton, composé du doreur et dorure. Le riche décor doré de la colonne, constitué de moulures de bois et d'ornements appliqués en composé du doreur, comportait de très nombreux manques qui devaient être comblés. Pour ce faire, il a fallu utiliser le composé du doreur en usage au XIXe siècle.

La restauration de la harpe a représenté, par l'ampleur et la complexité du travail, un défi particulier. En effet, pour les travaux de restauration, il est normalement possible de prendre des empreintes des motifs toujours en place pour reproduire par estampage des éléments de remplacement. C'est d'ailleurs ce qui a été fait pour combler une grande partie des lacunes présentes sur la colonne de la harpe.

Des photos et quelques clics pour recréer les motifs d'origine

Sur le chapiteau, par contre, la même technique ne pouvait pas être utilisée pour compléter la série d'arcades ajourées puisque le seul motif subsistant était incomplet. Heureusement, des photos d'une harpe identique trouvées sur Internet ont permis de constater que la partie manquante du motif était le miroir de la partie restante. Une photo du motif incomplet a donc été inversée à l'ordinateur puis utilisée comme référence pour sculpter un modèle. Il a donc été possible de prendre l'empreinte de ce dernier afin de reproduire, avec succès, des motifs de remplacement.

La recherche et le travail nécessaires au traitement de la harpe ont fait avancer les connaissances et favorisé le développement des habiletés liées à l'utilisation du composé du doreur qui pourront être mises à profit dans d'autres projets de restauration.

Détail du chapiteau, avant restauration. Détail du chapiteau, après restauration.

 

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Date de mise à jour : 14 décembre 2011

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