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Une rose des vents surréaliste

L'artiste d'origine montréalaise Alan Glass vit au Mexique depuis de nombreuses années. Dès sa jeunesse, il est fortement influencé par le mouvement surréaliste. Ce sont entre autres la tradition de la fête des Morts et l'usage que font les Mexicains des crânes en sucre qui l'ont attiré. Aussi, en 1965, ce grand collectionneur d'objets hétéroclites, crée – ou plutôt assemble – une boîte-vitrine fort originale, à la symbolique dérangeante dans le Québec de l'époque.

Détail de l'oeuvre, avant restauration Oeuvre dans sa vitrine, après restauration

Véritable sculpture surréaliste, La Rose des vents met en scène, dans un cube de verre, quatre têtes de mort grandeur nature, faites de sucre, pointant vers les points cardinaux clairement indiqués sur les côtés de la boîte. Les crânes sont décorés de billes de verre et de papiers métalliques multicolores et sont surmontés d'une girouette en forme de flèche en bois couverte de feuilles de métal. Le tout est protégé par une vitrine aux coins soulignés par des bandes de ruban adhésif noir.

La vitrine en piètre état

L'image présente l'œuvre avant la restauration dans sa boîte de protection. Des billes se sont détachées de l'objet et reposent sur une base noire. Au moment de son acquisition par le Musée national des beaux-arts du Québec, en 2001, la vitrine, qui était montée sur une base en contreplaqué noir, se trouvait dans un très mauvais état général et ne pouvait être exposée, à moins de subir une intervention majeure. Les pièces de ruban adhésif retenant les morceaux de verre se décollaient le long de plusieurs joints, et ces derniers étaient ainsi affaiblis. Les nombreuses égratignures du verre empêchaient de bien voir à l'intérieur de la vitrine.

De la poussière et de la saleté superficielle s'étaient accumulées à l'intérieur du boîtier. Quatre billes de verre s'étaient détachées et se trouvaient dans le fond du boîtier. De plus, dans l'un des crânes, le sucre, une matière sensible à l'humidité et à la chaleur, s'était déformé et de petites cavités étaient visibles.

Une nouvelle vitrine

Lors du processus de remise en état de l'objet, il a fallu commencer par dépoussiérer les crânes et la base de bois avec un pinceau doux et un miniaspirateur. Ensuite, les billes de verre ont été refixées à l'aide d'un adhésif adéquat, solide, mais éventuellement réversible. Lors d'une opération particulièrement délicate, le sucre qui s'était affaissé dans l'un des crânes a été remis en forme avec une petite spatule chauffante et un peu d'humidité.

La photo montre la vitrine dans laquelle est placée l'oeuvre.Avec l'accord de l'artiste, plutôt que de nettoyer les joints et de changer quelques verres de la vitrine, il a été jugé plus rapide et économique de faire fabriquer une nouvelle vitrine en verre assemblée avec de nouvelles techniques plus sûres que celles employées en 1965. Comme la vitrine d'origine ne formait pas un cube parfaitement à l'équerre et qu'on ne pouvait séparer la base de contreplaqué des crânes, une copie de cette base a été fabriquée et fournie à l'atelier des verriers pour permettre un ajustement parfait. Les clous sur la base d'origine ont été nettoyés avec une brosse et protégés avec un convertisseur de rouille.

L'oeuvre, après restauration.En raison de la fragilité du verre et des assemblages de la vitrine neuve, une seconde vitrine, celle-ci en plexiglas, a été fabriquée pour remplacer celle en verre lorsque l'œuvre devra être transportée lors d'expositions itinérantes ou prêtée à d'autres musées.

Date de mise à jour : 14 décembre 2011

Gouvernement du Québec, 2021
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